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03/04/2018

Maxime Litvinov et la Turquie

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Litvinov, tenant dans ses mains le portrait de Mustafa Kemal (au cours d'une visite en Turquie, en 1931).


Feridun Cemal Erkin, Les relations turco-soviétiques et la question des Détroits, Ankara, Başnur Matbaası, 1968, p. 81-83 :

"Tel était dans ses lignes essentielles le projet turc [présenté à la conférence de Montreux] que toutes les Délégations s'accordèrent à adopter comme base de discussion. Significatifs entre autres étaient les commentaires faits par Monsieur Litvinov, Commissaire du Peuple aux Affaires Etrangères de l'Union des Républiques Soviétiques Socialistes. L'éminent diplomate russe s'était en effet empressé de féliciter le Gouvernement turc « pour ce remarquable document, pénétré d'esprit d'impartialité et de libéralisme. Cet esprit, dit-il, a déterminé les auteurs du projet à prendre en considération non seulement la sécurité de la Turquie, mais aussi celle des Etats riverains de la mer Noire. » M. Litvinov découvrait l'une des plus claires indications de l'esprit de libéralisme du projet turc dans le fait que ce document s'écartait d'un principe très ancien auquel l'Empire Ottoman s'était attaché au cours de longs siècles : le principe de la fermeture des Détroits aux navires de guerre.

Thèse soviétique :

Après cette introduction, M. Litvinov entre dans le fond du sujet. Il observe que tout en considérant la fermeture des Détroits d'une grande importance pour la sécurité de la Turquie et de tous les Etats de la mer Noire, il n'insiste néanmoins pas sur la formule rigide de la fermeture et déclare être prêt à appuyer la proposition turque tendant à ouvrir les Détroits aux navires de guerre de tous les pays « pour certaines fins et sous certaines limitations. » Dans cet ordre d'idées M. Litvinov ne fait aucune difficulté pour admettre, dans le cas de la mer Noire, la pratique internationale d'envoyer des navires de guerre en vue de visites de courtoisie. Toutefois, il estime que plus le tonnage et le nombre des navires se rendant dans la mer Noire seront limités, d'autant la sécurité dans cette région sera accrue. Par contre M. Litvinov ne voit aucune raison de priver les pays riverains de la liberté de passage pour leurs navires de guerre. Le diplomate russe justifie cette demande par la situation spéciale de l'Union Soviétique qui se trouve baignée par des mers dépourvues de liaison entre elles et par la nécessité pour ses forces navales de communiquer avec les ports et les bases navales de l'Union. En d'autres termes, le Commissaire russe aux Affaires Etrangères réclame, au point de vue du droit de passage, liberté absolue et complète en faveur des Etats riverains et liberté restreinte pour les navires des Puissance non riveraines. M. Litvinov considère parfaitement légitime le désir de la Turquie de remilitariser les Détroits. Il accepte sans réserve les articles relatifs à ce sujet dans la forme même proposée par le projet turc."

24/03/2017

Le mouvement national bachkir et la révolution d'Octobre

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Zeki Velidi Togan alias Ahmet Zeki Validov.

 

Alexandre Bennigsen et Chantal Lemercier-Quelquejay, L'Islam en Union soviétique, Paris, Payot, 1968 :

"L'éphémère gouvernement turkestanais se dispersa pour rejoindre les Basmatchis, partisans anti-soviétiques déjà engagés dans une longue et sanglante guérilla contre les forces soviétiques. Au même moment, les milices rouges venues de l'Ural et de la Sibérie pénétraient dans les Steppes Kazakhes et brisaient le faible pouvoir autonome établi par le Parti d'Alach-Orda. Les unes après les autres, les villes des Steppes tombèrent entre leurs mains : Akmolinsk et Kustanay le 7 janvier, Aktyubinsk le lendemain, Orenburg le 18 janvier, Turgaysk et Semipalatinsk le 21 janvier, enfin Vernyi (Alma-Ata) le 3 mars. A Orenburg, au pouvoir des Bolcheviks, le Gouvernement national bachkir formé en décembre 1917 sous la présidence d'Ahmed Zeki Validov qui était resté neutre dans le conflit entre les « Rouges » et les Cosaques d'Orenburg, se scinda bientôt en deux fractions rivales. La fraction de gauche dirigée par Cherif Manatov accepta de coopérer avec les Soviets et son chef de file se vit confier par Staline la vice-présidence du « Commissariat Central Musulman » ; l'autre fraction sous la conduite de Zeki Validov adopta envers les Bolcheviks une attitude d'expectative hostile et ses chefs furent arrêtés en février 1918." (p. 94-95)

"En juin 1918, Zeki Validov et les chefs nationalistes bachkirs, descendirent des montagnes où ils s'étaient réfugiés en avril et essayèrent de rétablir l'autonomie nationale de leur peuple en liaison avec le Komutch de Samara et le « Gouvernement de la Sibérie Orientale » formé entre-temps à Omsk par Grichin-Almazov. Rentrés à Orenburg dans le sillage de Dutov, ils y rétablirent en août un Gouvernement National de la Bachkirie, présidé par Ahmed Zeki Validov, dont l'autorité s'étendait à tout le territoire bachkir et qui disposait d'une force réelle représentée par l'armée des volontaires Bachkirs." (p. 101)

"Quelle que fût leur attitude profonde envers l'idéologie communiste et le problème de la révolution mondiale, ces communistes nationalistes et ces « compagnons de route » musulmans avaient en commun leur confiance sinon dans le prolétariat russe, du moins dans certains chefs du Komintern, notamment dans Lénine et leur conviction que le communisme pouvait représenter un facteur favorable pour la libération des peuples musulmans. Même les plus méfiants considéraient qu'une alliance temporaire avec les Bolcheviks était utile, voire même nécessaire.

Jusqu'en 1923, ce groupe d'intellectuels musulmans domina presque sans partage les Partis Communistes et l'administration soviétique des territoires musulmans de l'U. R. S. S. Puis perdit régulièrement de son autorité jusqu'aux alentours de 1928, époque où commencèrent les grandes épurations des Partis Communistes nationaux. Mais il ne convient pas de sous-estimer l'action que ce groupe exerça sur la politique, l'économie et la culture des peuples musulmans.

L'ère de la collaboration entre ces éléments nationalistes et les autorités bolchevikes fut plus ou moins longue selon les régions. C'est en Bachkirie qu'elle fut la plus courte. Les leaders nationalistes qui, sous la conduite de Zeki Validov, collaborèrent au Bachrevkom — véritable Gouvernement provisoire national de la République Bachkire — furent les premiers à se rendre compte de l'impossibilité d'une entente durable avec les Bolcheviks russes. En juin 1920, Zeki Validov et quelques-uns de ses proches collaborateurs s'enfuirent au Turkestan pour rejoindre les Basmatchis. Cependant, même après la rupture, un certain nombre des anciens leaders nationalistes restèrent en Bachkirie et continuèrent d'y exercer, jusqu'en 1923, des fonctions importantes (2).

(2) Parmi eux, on peut citer, à titre d'exemple, les noms d'Abdurrahman Fahreddinov, fils de Rizaeddin Fahreddin, dernier mufti de Russie, ancien militant du mouvement « islahiste », Socialiste-Révolutionnaire de droite, adversaire des Bolcheviks en 1917, membre actif du mouvement national bachkir et compagnon de Zeki Validov, qui, après 1920 resta en U. R. S. S. et s'y consacra aux travaux scientifiques sur l'histoire du peuple Bachkir ; ou encore celui d'Ilyas Alkin, fils de Seid Girey Mirza Alkin, un des leaders du Parti Ittifaq al-Müslimin, lieutenant de l'armée tsariste, Socialiste-Révolutionnaire de droite, président en juillet 1917 du Harbi Chura, adversaire déclaré des Bolcheviks en 1918, puis chef d'Etat-Major de l'armée bachkire de Zeki Validov. Devenu membre du Bachrevkom en 1920, il resta en Bachkirie Soviétique et participa dans les années trente à la rédaction de la revue orientaliste Revolyutsionnyi Vostok de Moscou." (p. 115)

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05/03/2017

Nâzım Hikmet et Joseph Staline

Hikmet_Crimée_1952.jpg

Nâzım Hikmet en Crimée (1952).

 

Nâzım Hikmet, déclaration à l'agence TASS, 30 juin 1951 :

"Staline est très important pour moi. Il est la lumière de mes yeux. Il est la source de mes idées. Il m'a créé. J'étudie dans une université qui porte son grand nom. Je lui dois tout. Il n'est pas seulement le plus grand homme du monde, il est pour moi la plus grande source de lumière."

Nâzım Hikmet, Moskova Senfonisi, Sofia, 1952 :

"La paix et les défenseurs de la paix sont incarnés par les masses populaires, qui donnent la vie, et par la main de Staline, qui tient la bannière de la vie et de la paix."

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Staline et Vorochilov en costume ouzbek (1935)

stalin_voroshilov_uzbek costume_1935.jpg

L'hommage d'İsmet İnönü à Staline (1953)

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İsmet İnönü écrivant sur le livre de condoléances en hommage à Staline (mars 1953).

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19/02/2017

Staline et le nationalisme azéri

Moyen-Orient et Maghreb : Histoire - Géographie - Géopolitique - Economie (ouv. col.), Paris, Pearson, 2010, p. 41 :

"Présents en Iran (17 millions) et en Turquie (800 000), les Azéris parlent une langue nourrie d'apports turcs et persans. Très actif en 1945, d'autant qu'il est alors instrumentalisé par Staline qui souhaitait détacher les provinces septentrionales de l'Iran du reste du pays, le nationalisme azéri demeure vivace et peut compter sur le soutien de la République d'Azerbaïdjan (GAMOH : Mouvement du réveil national de l'Azerbaïdjan du Sud)."

05/05/2016

1944 : Staline empêche une attaque soviétique contre la Turquie

Le maréchal Fiodor Tolboukhine, cité par Akakij Mgeladze dans Stalin, kakim ja evo znal, Tbilissi, 2001, p. 61-62 :

"Lorsque les troupes qui se trouvaient sous mon commandement entrèrent en Bulgarie [en 1944], j'ai téléphoné au camarade Staline et je lui ai proposé de libérer les terres géorgiennes se trouvant en Turquie. Il m'interdit immédiatement de le faire, en me disant que c'était impossible pour des raisons politiques. Mais je ne cessais d'y penser et je me disais qu'il serait peut-être possible de convaincre le camarade Staline, d'obtenir son autorisation. La tentation était grande pour un militaire comme moi. Je rappelai Staline et il me dit de n'y plus penser, car ce serait une aventure. Si le camarade Staline me l'avait permis, j'aurais libéré ces terres en 24 heures, mais le camarade Staline voit plus loin que nous..."

14/07/2015

Années 40-50 : le châtiment contre les dachnaks (fascistes-collaborationnistes arméniens) en URSS

Kliment Vorochilov, note au Praesidium du Comité Central du PCUS sur le nombre et les catégories de déplacés spéciaux en URSS (4 mars 1954), source : Nicolas Werth, "Les déportations des « populations suspectes » dans les espaces russes et soviétiques, 1914-1953", Communisme, n° 78-79, 2004, p. 45 :

"Conformément au décret du Praesidium du Soviet Suprême de l'URSS en date du 21 février 1948, ont été envoyés en déportation, à l'issue de leur peine de camp, les espions, les trotskystes, les mencheviks, les droitiers, les terroristes, les nationalistes et les autres criminels particulièrement dangereux. Cette catégorie représente, à ce jour, 52 468 individus.

On trouve également, dans les villages de peuplement, de nombreuses autres catégories de personnes déportées sur décision du gouvernement de l'URSS :

- ex-koulaks, déportés des régions de collectivisation totale en vertu du décret du Conseil des commissaires du peuple en date du 1er février 1931, et toujours en vie, soit à ce jour 24 686 individus.

- citoyens soviétiques d'origine polonaise, déportés des districts frontaliers des RSS de Biélorussie et d'Ukraine, conformément à la résolution du Conseil des commissaires du peuple en date du 28 avril 1936, soit à ce jour 36 045 individus.

- membres de l'OUN, déportés des régions occidentales de l'Ukraine conformément aux résolutions du Conseil des ministres du 10 septembre 1947 et 4 octobre 1948, soit à ce jour 175 063 individus.

- citoyens soviétiques, de nationalité étrangère ou sans nationalité définie, dachnaks et autres, déportés de Géorgie en vertu de la résolution du Comité d'Etat à la Défense du 31 juillet 1944 et des résolutions du Conseil des ministres du 29 mai 1949, 21 février 1950 et 29 novembre 1951, soit à ce jour 160 197 individus.

- « Vlassoviens », déportés pour une durée de six ans conformément à la résolution du Comité d'Etat à la Défense du 21 décembre 1945 et de la résolution du Conseil des ministres en date du 29 mars 1946, soit à ce jour 56 476 individus."

Staline et la question du Haut-Karabakh et du Nakhitchevan

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Richard G. Hovanissian, "L'intermède de l'indépendance nationale", Esprit, juin 1984, p. 107-108 :

"Les efforts du gouvernement de l'Arménie soviétique pour récupérer une partie des territoires perdus ne furent soutenus que par des notes diplomatiques très timides de la Russie qui, par ailleurs, était en train de normaliser ses relations avec le gouvernement d'Angora.

Le Comité militaire révolutionnaire d'Arménie arriva à Erevan le 4 décembre, suivi deux jours après par les premiers détachements de l'Armée rouge. Le Revkom, dominé par de jeunes bolcheviques vindicatifs, repoussa immédiatement le

Par le Traité de Moscou (mars 1921), qui établissait des relations d'amitié entre la Russie soviétique et le gouvernement d'Angora, la Turquie abandonna ses revendications sur Batoum et les autres districts en échange de l'abandon par les Russes des tentatives d'obtenir pour l'Arménie soviétique le district Surmalu d'Erevan. Dans ce secteur, la nouvelle frontière turque s'étendit jusqu'à la rivière Araxe ; la plaine fertile de Igdir et le mont de l'Ararat étaient en Turquie. En plus, le traité stipulait que Sharur Nakhitchevan ne serait pas rattaché à l'Arménie soviétique mais constitué en une région autonome sous contrôle de l'Azerbaïdjan soviétique, même s'il était séparé de l'Est de la Transcaucasie par le territoire arménien.

Quels qu'aient été les scrupules de Tchicherine et de Karakhan, ils durent les surmonter à cause du soutien décisif apporté par Staline à la délégation turque.

Comme prévu dans le Traité de Moscou, des termes presque identiques furent employés dans le Traité de Kars (octobre 1921) signé entre la Turquie et les trois républiques soviétiques transcaucasiennes."

Gaïdz Franck Minassian, "Le Haut Karabagh : la guerre pour une enclave", Cahiers de l'Orient, n° 57, 2000, p. 84 :

"(...) Staline dote le Haut-Karabagh et d'autres zones sensibles d'un statut administratif soviétique dans le but de consolider l'équilibre de son système politique naissant. En créant la République Autonome d'Adjarie (Géorgie), la République Autonome du Nakhitchevan et la Région Autonome du Haut-Karabagh (Azerbaïdjan), l'URSS poursuit sa politique amicale avec le régime kémaliste. L'URSS avait déjà fait beaucoup pour les Turcs en les débarassant de la question de l'Arménie turque et en les aidant à se concentrer sur le problème grec. Avec la question du Haut-Karabagh, Moscou doit contenter les Azéris pour qu'ils ne lorgnent pas trop du côté turc. En même temps, Moustapha Kémal n'a pas à craindre un revirement soviétique avec des entités turcophones autour de lui qui encerclent de plus l'Arménie. D'où les interférences légitimes de la Turquie qui, dans les conflits des nationalités, appelle au respect des Traités en vigueur."

07/07/2014

Nikita Khrouchtchev et la Turquie

Victor Segesvary, Le réalisme khrouchtchévien, Neuchâtel, La Baconnière, 1968, p. 17-18 :

"Après la mort de Staline, Molotov, devenu ministre des Affaires étrangères du gouvernement Malenkov, s'emploie immédiatement à améliorer les relations soviéto-turques. Il envoie une note à la Turquie le 30 mai 1953, désavouant — dans une démarche sans précédent dans la pratique diplomatique soviétique — le programme d'expansion territoriale de Staline. Par cette note il informe le gouvernement turc que l'URSS a l'intention de tourner définitivement la page sur les inimitiés précédentes entre les deux pays et qu'elle prendra un nouveau départ. Il déclare au nom de la Géorgie et de l'Arménie soviétiques — pour le compte desquelles le programme d'expansion territoriale avait été lancé — qu'elles renoncent à leurs prétentions, et que l'URSS n'a pas la moindre revendication territoriale sur la Turquie. Naturellement Molotov ne peut et ne veut pas céder sur tous les points. Aussi ne souscrit-il pas dans sa note au statu quo dans la mer Noire et dans les Détroits, basé sur la Convention de Montreux, mais il fait allusion, en termes vagues, à un arrangement dont les conditions seraient acceptables tant pour l'URSS que pour la Turquie. En effet, la note soviétique propose à la Turquie un traité bilatéral sur toutes les questions controversées, écartant par cet arrangement les cosignataires de la Convention de Montreux ; c'est, en somme, une alliance antioccidentale. Cette action n'a pas été couronnée de succès. La réponse turque a été froide et réservée. Elle enregistrait avec satisfaction l'annulation des revendications territoriales, mais déclarait que la question des Détroits avait déjà été réglée par la Convention de Montreux.

Cette initiative de Molotov prouve que les demi-mesures ne servent à rien ; un revirement soviétique au Proche-Orient ne pouvait s'accomplir que sur de nouvelles bases. « C'est Staline qui avait corrompu les relations de l'Union Soviétique avec l'Iran et la Turquie », déclare Boulganine au printemps 1955 et il donne l'assurance que l'intention des nouveaux dirigeants soviétiques n'est autre que de « retourner à la politique léniniste du respect fondamental de la souveraineté des autres pays ». A la fin de la même année, Khrouchtchev s'adressant au Soviet Suprême, reconnaît publiquement les torts de l'URSS envers la Turquie : « Nous ne pouvions pas dire qu'en ce qui concerne la détérioration de nos relations, la faute incombe entièrement à la Turquie ; nous avons fait de notre côté des déclarations peu appropriées qui ont contribué à assombrir ces relations »."

Jean-Baptiste Duroselle et ‎Jean Meyriat (dir.), Les nouveaux Etats dans les relations internationales, Paris, Armand Colin, 1962, p. 39 :

"Cette position de soutien de toute manifestation anti-impérialiste apparaît nettement dans la manière dont l'U.R.S.S. a accueilli en 1959-60 les événements de Turquie. Il a suffit d'une prudente allusion du nouveau ministre des affaires étrangères, S. Sarper, à une politique étrangère turque inchangée, mais où « certaines nuances » seraient apportées, l'accent étant mis sur l'indépendance et la souveraineté du pays, pour que Moscou montrât sa satisfaction. Le jour même où il lisait cette nouvelle dans la Pravda, M. Khrouchtchev disait en effet : « Les Turcs, chez qui se trouvent des bases américaines, ont arrêté Menderes, et il est maintenant en prison ; le nouveau premier ministre, le général Gürsel, a déclaré qu'il suivrait la politique d'Atatürk, avec qui, alors que Lénine était encore en vie, notre pays a eu de bonnes relations. Nous voudrions qu'il y ait de l'amitié entre nous et la Turquie, entre nous et l'Angleterre, entre nous et la France et les autres pays... » "