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19/10/2015

Doğu Perinçek : une figure du maoïsme turc

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"Le régime militaire turc déclenche une vague d'épuration dans l'enseignement supérieur", Le Monde, 18 novembre 1982 :

"(...) l'ancien dirigeant du parti ouvrier-paysan de Turquie (T.I.K.P.-prochinois), Dogu Perincek, a été condamné mardi à un an de prison par la cour martiale d'Istanbul pour "atteinte à la sécurité de l'Etat"."

"Vingt-sept dirigeants d'un parti gauchiste antiterroriste sont condamnés à des peines de prison", Le Monde, 6 mai 1983 :

"Ankara. - Au terme d'un procès qui s'était ouvert en juin 1981, le tribunal militaire d'Ankara a condamné à des peines de cinq à douze ans de prison, mercredi 4 mai, vingt-sept dirigeants du Parti ouvrier paysan de Turquie (en abrégé : T.I.K.P.) accusés d'avoir créé une organisation "en vue d'assurer la domination d'une classe sociale sur les autres." Quarante autres prévenus ont été, en revanche, acquittés.

Le T.I.K.P., organisation progressiste de tendance prochinoise, s'était dans le passé opposé de façon véhémente aux partisans des menées terroristes, en s'érigeant en ennemi acharné à la fois de l'Union soviétique et des milieux ultranationalistes, qu'il accusait d'être l'instigateur de la violence politique en Turquie. Il avait déjà été dissous par le régime militaire en octobre 1981, comme toutes les autres formations politiques turques.

Au premier rang des condamnés figurent M. Perincek, président du parti, et MM. Yalcin et Camkiran, membres du comité exécutif, condamnés à douze ans de détention. Le tribunal a décidé toutefois de réduire à dix ans la peine de M. Camkiran pour compenser la "bonne conduite" que ce dernier avait prouvée en rentrant au pays à l'appel des autorités, alors qu'il s'était déjà réfugié à l'étranger. Le président du parti et ses neuf autres camarades qui comparaissaient en prévenus libres depuis plusieurs, mois déjà ont été aussitôt incarcérés après le verdict."

"Turquie : libération de dirigeants maoïstes", Le Monde, 28 février 1985 :

"Cinq dirigeants du Parti ouvrier et paysan de Turquie (TIKP, maoïste) dont son ancien président, M. Dogu Perincek, ont été remis en liberté conditionnelle après quatre années de détention, ont indiqué, le mardi 26 février, des sources judiciaires d'Ankara citées par l'AFP. Quatre autres responsables de la même formation demeurent, en revanche, incarcérés. Les dirigeants du TIKP dissous sont passibles de peines allant jusqu'à douze ans de prison pour "tentative d'établissement de la domination de la classe ouvrière"."

Laurent Zecchini, "L'"affaire Karen Fogg" jette un froid entre l'UE et la Turquie", Le Monde, 21 février 2002 :

"Considérée à l'origine comme un fait divers monté en épingle par un agitateur notoire, l'"affaire Karen Fogg", du nom de la représentante de la Commission européenne à Ankara, a pris l'allure d'une affaire d'Etat : elle pourrait bien altérer sérieusement les relations (déjà passablement délicates et complexes) entre la Turquie, candidate à l'entrée dans l'Union européenne, et la Commission.

Tout a débuté il y a huit jours, lorsque Dogu Perinçek, directeur de l'hebdomadaire Aydinlik (Clarté), a commencé à étaler sur la place publique le courrier électronique de Karen Fogg. Extraits soigneusement choisis, bien sûr, assortis de commentaires destinés à convaincre les lecteurs d'un "complot contre la Turquie" fomenté... à Bruxelles.

Ce piratage de courrier électronique serait presque insignifiant s'il était isolé, mais Dogu Perinçek a affirmé être en possession de quelque 7 000 e-mails de la même source. Fanfaronnade, a-t-on d'abord pensé à Ankara. Sauf que, à raison d'une conférence de presse quasi quotidienne, et de la publication de nombreux extraits de ce courrier (interne et externe) de la représentation européenne en Turquie dans l'hebdomadaire de M. Perinçek, des dizaines de messages électroniques ont déjà été diffusés. Bref, l'"agitateur" ne semble pas être un mythomane. Son journal est l'organe d'expression (confidentiel) du Parti des travailleurs, un parti d'extrême gauche marginal et non représenté au Parlement.

Vieux militant maoïste longtemps proche du Sentier lumineux péruvien, antiaméricain et tiers-mondiste, Dogu Perinçek s'est mué depuis une quinzaine d'années en militant ultranationaliste et anti-européen. Il s'affirme lui-même proche de ce qu'on appelle à Ankara l'"Etat profond", c'est-à-dire le tout-puissant lobby de l'armée et des services secrets, dont on sait qu'il n'est pas favorable au rapprochement avec l'UE."